L'ERREUR IMPARDONNABLE DE LA FTF

Les Éperviers du match Togo-Cameroun. On voit Romao, 2e à partir de la droite.

Une procédure disciplinaire ouverte depuis la semaine dernière par la FIFA contre trois fédérations africaines n’en finit pas de susciter des commentaires à Lomé, la FTF (Fédération Togolaise de Football), étant concernée, tout comme ses homologues équato-guinéenne et éthiopienne. Et alors qu'à Addis-Abeba, les dirigeants locaux ont fait mea-culpa mardi, au peuple éthiopien, lors d'une rencontre avec la presse, à Lomé la FTF n’en parle même pas. Elle fait comme si de rien n’était. Comme si elle n’était pas concernée.

Soupçonnée d’avoir aligné un joueur, Alaixis Romao, qui n’aurait pas dû disputer la rencontre de la 4e journée des Éliminatoires de la Coupe du Monde "Brésil 2014", contre le Cameroun le 9 Juin dernier au stade de Kégué à Lomé, pour cause de deux cartons jaunes suspensifs écopés, la Fédération Togolaise de Football devra répondre devant l’instance faîtière du football mondial au plus tard le 26 Juin prochain. Elle devrait, selon les observateurs sportifs nationaux, expliquer également au pays les raisons de cette grave erreur. On sait que pour ce type d’infraction, la sanction prévue est claire : l’équipe contrevenante est déclarée avoir match perdu sur la marque de 3-0. Et si le Togo était encore en course ? Telle est la question que se posent plusieurs compatriotes.

Relance du débat sur les limites de l’administration de la fédération

Il reste que cette fâcheuse erreur relance le débat d’une administration approximative, voire même chaotique, de la FTF. Il n’y a pas un seul jour où quelqu'un ne réclame une meilleure conduite des affaire de la fédération ou ne se plaint quelque part contre le retard dans la publication  des procès verbaux des commissions, la mainmise sur des informations utiles, le dilettantisme accru. Tant de choses auxquelles vient s’ajouter la non prise en compte ou…l’oubli des deux cartons jaunes écopés par le milieu de terrain de l’Olympique de Marseille face à la Libye à Lomé lors de la première journée des qualifications et devant le Cameroun lors de la troisième.

Une profonde réflexion et une prise de conscience s’imposent. Il faut diagnostiquer le mal et lui trouver des remèdes nécessaires. La fédération est d’ailleurs sporadiquement secouée par des problèmes internes ou de personnes. Plusieurs fois déjà, les premier et deuxième vice-présidents MM. Hervé Piza et Tino Adjété eurent à attirer l’attention du président Gabriel Améyi sur ce genre de raté par des sorties médiatiques et des lettres ouvertes ; des méthodes jugées peu orthodoxes et qui semblent ne pas avoir produit les effets escomptés. L’heure a sonné pour les dirigeants de la FTF de trouver ensemble des solutions aux problèmes. Le peuple exige une explication. Selon l'un des joueurs de la sélection du Togo « cette erreur n’est pas pardonnable ». Autant le dire, c’est une faute d’amateur…qui entache malheureusement la crédibilité de tous les membres de la FTF.

écrit par Yves de Fréau